Comment faire confiance à une boîte noire?
Robots qui se suicident, peluches qui militent sur TikTok et jeux à -77%
Édito
Par Ambroise Garel
Il y a beaucoup de théories du complot amusantes. Par exemple, celle qui veut que les arbres que l’on connaît aujourd’hui ne soient que les rejetons nains et dégradés des authentiques arbres d’autrefois, dont les souches fossilisées sont devenues des plateaux. Ou bien, dernièrement, celle qui veut que le succès d’Espresso, chanson omniprésente de Sabrina Carpenter, soit le fruit d’une cabale menée par sa maison de disques.
Plusieurs personnes ont en effet remarqué récemment que, qu’importe le morceau qu’elles venaient d’écouter dans Spotify, la plateforme leur suggérait de passer ensuite à Espresso, quand bien même la musique de Carpenter n’était pas du tout leur tasse de thé (ou de café), ce qui soit dit en passant semble plutôt signe de bon goût.
Il ne s'en est pas fallu davantage pour que des soupçons de manigance commencent à poindre ici ou là. Le label de Carpenter aurait discrètement glissé un petit billet à Spotify pour qu’il enfonce de force la musique de sa chanteuse dans les oreilles des honnêtes citoyens. Hypothèse pas si farfelue car, comme le rappelle Vox qui a consacré un long sujet à cette affaire, nombre de « tubes » du passé ont été fabriqués par les majors, qui payaient grassement les radios pour qu’elles les diffusent dix fois par jour.
Or nous ne sommes plus à l’époque des radios mais à celle des algos. Et, outre qu’il n’y a aucune preuve que Spotify ait biaisé le sien en faveur de Carpenter, d’autres hypothèses expliquent le phénomène. Les plateformes de streaming auraient en effet tendance à proposer à leurs utilisateurs non seulement la musique qu’ils aiment, mais aussi celle qu’aiment leurs amis et les amis de leurs amis. Un morceau hyper-populaire se retrouverait donc mécaniquement très suggéré, y compris à des gens qu’il n’intéresse pas.
Mais le plus intéressant dans tout ça, c’est qu’il est impossible d’en être certain. Les algorithmes de sociétés privées sont des boîtes noires et également de parfaits boucs émissaires : on peut toujours trouver une raison mathématique crédible à un comportement suspect. L’esprit humain ayant horreur du vide et cherchant des intentions partout, cela en fait un terreau très riche pour le conspirationnisme, souvent à propos de sujets bien plus graves que le succès d’une chanson énervante. Vous allez voir qu’on va finir par regretter les boys band. Au moins avec eux, les choses étaient claires.
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Le triste monde tragique de la technologie
Notre revue de presse de la tech déchaînée, par Ambroise Garel
ヽ(ˇヘˇ)ノ
ITC.ua. Cela faisait quelque temps qu’il n’allait pas bien, qu’il restait là à tourner sur place dans le couloir. Mais, nouveau drame de cette société égoïste, personne n’a prêté attention à lui et il a fini par commettre l’irréparable : fin juin, le robot administrateur de la mairie de Gumi, en Corée du Sud, s’est suicidé en se jetant dans les escaliers. S’il existe un paradis pour les robots mélancoliques, il y retrouvera le robot de sécurité qui s’était balancé dans une fontaine de Washington en 2017, avec qui il écrira pour l’éternité des poèmes torturés sur la difficulté de vivre quand on est équipé de capteurs de proximité défectueux.
BBC.com. C’est un fait, les robots anthropomorphes font peur aux gens. À la fois trop semblables aux humains et trop différents, ils nous mettent mal à l’aise. Mais rassurez-vous, des chercheurs japonais ont eu une idée pour accroître le réalisme de leurs expressions faciales et les rendre sympathiques aux yeux du grand public : il suffit pour cela de les recouvrir de peau humaine, idée totalement saine qui ne souffre d’aucune connotation négative dans la fiction ou ailleurs.
Twitter.com. Comme l’a récemment appris le président d’un pays qui nous est proche, quand on a attiré contre soi un certain niveau de détestation, tout ce qu’on propose sera rejeté avant même d’avoir été étudié. Dernier exemple en date : la réaction des internautes à Magibook, une boîte d’IA qui propose de simplifier le style et le vocabulaire des textes qu’on lui fournit. Alors qu’un tel outil pourrait avoir une utilité (pour les personnes ayant des difficultés à lire, ou commençant à apprendre une langue), il a immédiatement été accusé d’être une machine à crétiniser les foules, un attentat contre la littérature et un moyen de piquer le boulot des éditeurs qui publient des versions « faciles » des classiques. Notez que sur ce dernier point, il y a sans doute une grosse part de vrai.
Les bons plans matos
Par Furolith
Clavier SteelSeries Apex Pro Mini Wireless (200 €). L'Apex Pro Mini Wireless est un clavier aux très nombreuses particularités : il est sans-fil, au format 60 % (ni pavé numérique, ni flèche directionnelle dédiée, en échange d'un encombrement réduit et très ergonomique) et embarque des switchs magnétiques à course d'activation variable — course ultra-courte pour améliorer la réactivité en jeu, ou course longue pour éviter les fautes de frappe en écriture de texte, c'est vous qui choisissez, à tout instant. Si vous venez d'un bon vieux clavier bureautique à membrane, préparez-vous à un sacré bouleversement de vos habitudes de jeu.
Keychron K2 (80 €). Sensiblement moins radical, le Keychron K2 est filaire, doté de switchs Gateron Red « classiques » (mais très efficaces) et au format 75 %, qui inclut donc au moins les flèches directionnelles et une ligne de touches fonction. Il reste un excellent moyen de goûter au confort ergonomique qu'un clavier compact peut apporter en jeu, sans trop casser la tirelire.
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La semaine du jeu vidéo
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Notre sélection d’articles, par Ambroise Garel
L’article gratuit de la semaine : Comment mettre votre copine au jeu vidéo en dix astuces. C’est un grand classique du YouTube gaming : « J’ai passé la manette à ma copine non-joueuse et j’ai filmé ses réactions. » Derrière leur côté un peu naze et franchement misogyne, ces vidéos posent toutefois une bonne question : comment partager avec ses proches et leur rendre accessible un loisir dont la pratique n’est pas toujours évidente ?
Et aussi :
À venir : Star Wars Outlaws
Test : Chornobyl Liquidators
À venir : Age of Mythology Retold
Les bons plans Gamesplanet
Notre sélection jeux vidéo, par Ambroise Garel
Warhammer 40,000: Rogue Trader. Sorti en décembre dernier, quelques mois après Starfield et Baldur’s Gate 3, Rogue Trader a souffert d’une concurrence un peu rude. C’est bien dommage car ce chouette jeu de rôle dans le sémillant univers de Warhammer 40K a de quoi plaire aux amateurs du genre, avec ses personnages pleins d’entrain et de passion pour des choses saines, comme la traque des hérétiques et le meurtre de masse. 32,49 € (-35 %) jusqu’au 11/07, dépêchez-vous !
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Mais aussi :
Dome Keeper. 8,45 € (-53%) jusqu’au 18/07
Per Aspera. 11,00 € (-63 %) jusqu’au 18/07
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Sauf mention contraire, toutes les promos Gamesplanet sont livrées sous forme de clé Steam.
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