Histoire d'e-fantômes
État des lieux des ruines de Twitter, viande artificielle et jeux à -38 %
Édito
Par Agar
NdA : merci de lire cet éditorial avec la voix de Rod Serling.
Imaginez, s’il vous plaît, une rédaction, dans une ville banale de la banlieue parisienne. Depuis plusieurs mois, un de ses membres reçoit d'étranges colis Amazon. Une à trois fois par semaine lui parvient, à l’adresse de la rédac’ et à son nom, une livraison de bouteilles de Pepsi, de livres pour enfants, de paire de baskets hideuses et, occasionnellement, de drones, écouteurs Bluetooth et autres gadgets électroniques bas de gamme. Contacté, Jeff Bezos (ou l’un de ses employés, l’histoire n’est pas claire à ce sujet) lui confirme que ces commandes ont bel et bien été passées, mais qu’il est dans l’incapacité de lui dire quand, où et par qui. Les hypothèses les plus folles commencent alors à germer dans les têtes pas moins folles des rédacteurs : bug informatique, revanche d’une ex, tentative de faire passer un message (mais que peut bien signifier une bouteille de Pepsi ?), phénomène surnaturel.
L’un d’eux, plus déterminé que les autres, se hasarde à une hypothèse. Il s’agit peut-être d’une « arnaque au brossage », qui consiste pour un vendeur malhonnête à usurper l’identité de vraies personnes, puis à créer un compte Amazon à leur nom et de leur envoyer des colis non sollicités, tout cela pour pouvoir laisser des avis vérifiés, bien sûr positifs, sur ses propres produits. Nous recherchons sur Amazon l’un des machins chinois reçus au cours des derniers jours, un drone bas de gamme pour enfants. Juste en dessous, nos yeux horrifiés découvrent qu’un doppelgänger, absolument indiscernable de notre collègue (même nom, même prénom) à l’exception du style très « traduit du chinois par Google » de sa prose, a laissé un commentaire élogieux sur ce petit robot volant qui, paraît-il, fait la joie de ses enfants – lesquels ont sans doute eux aussi été dupliqués. Le mystère est levé, ou presque. Car demeurent tout de même de nombreuses questions : comment les scammers ont-ils réussi à récupérer ses nom, adresse professionnelle et numéro de téléphone (utilisé par un livreur qui ne trouvait pas la boîte aux lettres de la rédaction) ? Comment une telle technique, qui consiste tout de même à expédier du matos à ses frais, peut-elle être rentable ? Mais surtout, où se trouve le premier colis ? Car, et c’est là qu’on bascule dans une histoire digne d’un épisode pour adultes de La Quatrième Dimension, la liste des articles commentés par le clone de notre collègue est formelle : en plus de casques intra-auriculaires et de connecteurs HDMI, il a récemment fait l’acquisition d’une pompe à pénis, qualifiée par lui-même de « très fiable pour un usage à long terme » (sic). Vol par un livreur Amazon curieux ? Volonté des arnaqueurs d’ajouter à la liste un produit gênant pour décourager d’éventuelles réclamations ? Les mystères de la Chine, comme on disait jadis, restent entiers.
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Le triste monde tragique de la technologie
Notre revue de presse de la tech déchaînée, par Agar
(」°ロ°)」
Twitter.com (ou ce qu’il en reste). Il est décidément des époques où l’Histoire appuie sur l’accélérateur avec l’enthousiasme de papy Roger rentrant du club de bridge après son cinquième calva. Tandis que la France sombre dans le chaos, Elon Musk a quant à lui décidé de passer la seconde dans son œuvre de destruction de Twitter. Soi-disant pour limiter le scrapping, Musk a imposé des limites drastiques dans le nombre de tweets visibles par jour, qui a eu pour effet de rendre la plateforme inutilisable, deux jours à peine après avoir rendu impossible de lire un tweet sans être connecté. Sans surprise, il s’agissait d’un nouveau mensonge. Non seulement cette histoire de scrapping ne tient pas debout, mais la date du crash (le 1er juillet) coïncide parfaitement avec l’échéance du contrat Google Cloud que Musk avait refusé de payer. Si la plateforme semble à nouveau fonctionner correctement à l’heure où j’écris ces lignes, l’API ainsi que TweetDeck (qui bientôt deviendra payant) sont toujours dans les choux, contrairement à la plateforme concurrente BlueSky, qui rame à mort suite à un pic d’utilisateurs inédit. Le plus incroyable dans tout ça est que nombre d’utilisateurs en viennent à attendre Threads, le clone de Twitter par Instagram, prévu pour la fin de la semaine. Un monde dans lequel Mark Zuckerberg est un recours est un monde qui va mal.
ArsTechnica.com. Décidément, tous les piliers d’Internet sont menacés. Après le droit inaliénable de shitposter que l’effondrement de Twitter met en péril, c’est désormais le porno qui tremble sur ses fondements, si vous me passez l’expression, à cause des nouvelles lois sur la vérification de l’âge des visiteurs mises en place par plusieurs États américains.
AIWeirdness.com. On savait déjà que les détecteurs d’IA n’étaient pas les dispositifs les plus fiables de la création, on sait désormais qu’ils ont à peu près le même taux de faux positifs que le test de papy Roger qui consiste à rester trois secondes sur un pied pour savoir s’il est en état de reprendre un verre. On découvre de plus qu’ils pénalisent énormément les locuteurs anglais non-natifs, lesquels sont identifiés comme des IA jusqu’à 76 % du temps, ce qui n’est tout de même pas très gentil même si oui, je sais, mon accent est pourri.
Le bon plan matos
Par Furolith
Souris Steelseries Aerox 3 Wireless (68 €). Oui, une souris peut être à la fois performante, sans fil, très compacte, légère (68 g) et très endurante. Pour les personnes appréciant un mulot à la prise en main très détendue (on pose ses doigts dessus sans vraiment l'empoigner) et à la glisse extrêmement fluide.
La semaine du jeu vidéo
ヾ(・ω・)メ(・ω・)ノ
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Notre sélection d’articles, par Agar
L’article gratuit de la semaine : Starfield, la promesse est dite. Dans un retournement de situation digne de ces films où la fille un peu nerd du lycée finit l’année reine du bal et en tête de tous les concours de popularité, Bethesda a réussi à faire de Starfield, le jeu que tout le monde détestait parce qu’il les privait d’un nouveau Elder Scrolls, l’un des titres les plus attendus de cette fin d’année.
Et aussi :
Nos coups de projecteur sur l’E3. Quels sont les jeux à retenir de cet E3 2023 ? D’accord, c’est un peu facile comme question, leurs noms sont partout sur Internet. Mais quels sont les jeux que nous avons retenu de cet E3 et dont vous n’avez pas entendu parler ? Ah, c’est plus dur, on fait moins les malins !
Dead Cells : comment un projet de la dernière chance est devenu un succès international.
Le bon plan Gamesplanet à -33 %
Notre sélection jeux vidéo, par Agar
Elden Ring. Dans la liste de jeux qu’on me fournit chaque semaine afin que j’y pioche de quoi satisfaire votre insatiable besoin de bonnes affaires, le nom d’Elden Ring (ou plutôt d’ELDEN RING) était, pour une raison que j’ignore, en majuscules. Cela dit, le meilleur jeu de ces dernières années mérite bien cet honneur typographique, surtout vendu même pas au prix d’une soirée au restau, d’autant qu’il vous occupera bien plus longtemps qu’un restaurant, sauf bien sûr si vous mangez très très lentement. 37,99 € (-37 %) jusqu’au 13/07.
En juin, le code promo « PECHEAUCANARD » offre une réduction supplémentaire sur tout le catalogue Gamesplanet aux cent premiers utilisateurs.
Et aussi :
Marvel's Spider-Man Remastered. 36,99 € (-38 %) jusqu’au 13/07.
Kerbal Space Program 2. 37,99 € (-24 %) jusqu’au 06/07.
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