Je suis allé sur Threads pour que vous n'ayez pas à le faire
IA qui vole l'eau des humains, troisièmes bras cybernétiques et jeux à -80 %
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Édito
Par Ambroise Garel
Bonne année ! Meilleurs vœux et surtout la santé.
Nous ne sommes que le 3 janvier, l’année vient juste de commencer, les remugles d’alcool du réveillon ne se sont pas encore dissipés, remettons donc à plus tard le commentaire désabusé de l’apocalypse qui fait le charme de cette missive hebdomadaire et intéressons-nous plutôt à un sujet léger. J’ai nommé Threads, le clone de Twitter développé par Meta, accessible aux utilisateurs européens depuis le 14 décembre dernier.
C’est un euphémisme que de dire que j’ai, sur Internet, vu défiler des milliers d’horreurs que les mots et la raison peinent à décrire, dont certaines resteront gravées dans ma rétine jusqu’au jour de ma mort, et font que je ne pourrai jamais plus poser un regard naïf sur certaines images innocentes. Mais rien, rien, ne m’avait préparé à Threads.
À peine arrivé, sans avoir rien demandé, l’utilisateur se retrouve bombardé de contenu qu’il n’a jamais demandé à voir, semble-t-il choisi uniquement en raison de sa popularité, sans lien avec les intérêts manifestés sur son compte Instagram. On y voit des ados qui s’engueulent, des foules de gens qui cherchent à vendre leur personal branding, des hordes d’individus qui s’enthousiasment d’avoir gagné des millions de followers en une nuit, des jeunes femmes qui postent des photos dénudées entrecoupées de posts énervés où elles se demandent quels genres de pervers peuvent bien liker des photos dénudées. Quelque peu secoué, on décide alors de quitter l’onglet « pour vous » pour se réfugier chez les « suivis ». Et là, surprise, on découvre des gens qu’on ne connaît ni d’Eve ni d’Adam et qu’on n’a bien sûr jamais choisi de suivre, mais dont l’algo, telle une grand-mère inquiète pour ses petits-enfants restés célibataires, a décidé de nous rapprocher sans nous demander notre avis — ce qui explique les messages surréalistes « vous suivez désormais X » apparus sur mon téléphone, et pourquoi certaines personnes, à peine inscrites, ont brusquement gagné des millions de followers.
Utiliser Threads, en plus d’être dénué du moindre intérêt, est une expérience particulièrement troublante, sans qu’il soit vraiment possible de dire pourquoi. Certains ont qualifié le réseau de « mélange cauchemardesque d’Instagram et de LinkedIn », d’autres de « paradis des growth hackers », mais c’est passer à côté de l’essentiel. Il y a quelques années, une journaliste de The Atlantic s’était amusée à créer le profil Facebook le plus banal qui soit, à titre d’expérience : aucune opinion politique, aucun hobby particulier, rien de « segmentant » ou de distinctif, une sorte de degré zéro du profil, le but étant de voir quelles recommandations allait lui livrer l’algorithme. Le résultat avait été, c’est le moins qu’on puisse dire, terrifiant. Threads, c’est cela, en version industrialisée.
On se moque souvent des réseaux et des particularités des tribus extremely online qui les peuplent, mais toutes ont justement en commun d’avoir des spécificités bien précises, de représenter une forme particulière de l’humanité. Les habitants de Tumblr étaient des weirdos hilarants, ceux de BlueSky sont des excentriques extremely online, Mastodon est le territoire des intellos donneurs de leçons, X est encore peuplé de conspis et de zinzins. Qu’on aime ou pas, on comprend. Mais Threads est la première maison de fous pour gens normaux. Une sorte d’asile d’aliénés inédit dans l’histoire de l’humanité, où l’on n’enfermerait pas les gens pour leurs déviances mais parce qu’ils sont conformes, de façon beaucoup trop intense.
Rien, sur Threads, n’a le moindre intérêt. On n’y parle que de banalités, d’argent, de soi-même et de son nombre de followers, mais on le fait avec le ton et l’enthousiasme maniaque d’un halluciné qui vous expliquerait que le président est un extraterrestre. Une expérience unique qui mérite d’être vécue, au moins pendant un quart d’heure. Il convient ensuite de tout désinstaller et de ne plus jamais y toucher.
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Le triste monde tragique de la technologie
Notre revue de presse de la tech déchaînée, par Ambroise Garel
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IPhon.fr. Si, en dépit de vos bonnes résolutions, vous avez du mal à lâcher votre portable en ce début d’année, vous pouvez vous rassurer en vous disant que les ministres souffrent du même problème. Plus précisément, ils refusent, en dépit d’évidents risques de sécurité, de cesser d’utiliser WhatsApp et Telegram au profit d’Olvid, l’appli de messagerie 100 % française. Elle serait « moins pratique » (wow les gars faites un effort) et pas commode pour parler à des étrangers vu que personne ne l’utilise en dehors de notre pays (ah là ok pas bête).
20Minutes.fr. Vous vous souvenez de Plush, le film de Kev Adams avec des peluches géantes financées par NFT ? Non ? C’est fou hein, comme le cerveau est capable de refouler les informations traumatisantes. Eh bien, sachez que dix-neuf des joyeux pigeons qui ont claqué de l’argent dans ce machin ont porté plainte contre le bon Kev pour « abus de confiance, pratique commerciale trompeuse et recel », la production du film ayant été annulée faute de budget. Ce qui est une bonne chose, je peux ainsi continuer pour toujours à imaginer qu’il aurait ressemblé à un remake d’une heure trente de la scène de l’hôpital dans Akira.
AS.com. Toujours inquiet que l’IA pique votre travail ? Hahaha, désolé de rire mais c’est tellement 2023 comme angoisse. Vous n’avez rien à craindre, l’ami : bien avant d’avoir volé votre travail, elle aura bu toute votre eau.
PhonAndroid.com. Tant qu’on parle de catastrophes écologiques, en voici une qu’on n’avait pas vue venir : la fin du support technique de Windows 10 fin 2025 risque d’engendrer une pollution considérable, puisque de nombreux appareils incapables de migrer vers Windows 11 vont se retrouver dépassés du jour au lendemain et risquent d’être, pour reprendre les mots de l’article, « jetés dans la nature ». C’est très triste dit comme ça, on dirait que les gens vont les attacher à un arbre sur une aire d’autoroute.
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Les bons plans matos
Par Furolith
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La semaine du jeu vidéo
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Notre sélection d’articles, par Ambroise Garel
L’article gratuit de la semaine : Cachez ce PC que je ne veux plus voir. « Comment faire en sorte que mon PC ne fasse plus aucun, mais alors aucun bruit ? », se demande ackboo dans l’article gratuit de la semaine, qui propose une solution : le mettre dans la cuisine. Il ne propose en revanche aucun remède contre l’accumulation de graisse de friture dans le ventilateur.
Et aussi :
Les bons plans Gamesplanet
Notre sélection jeux vidéo, par Ambroise Garel
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