L'avenir est aux toilettes
Cartels de narcotrafiquants qui fournissent du Wi-Fi, la France championne olympique de vidéosurveillance et jeux à -70 %
Édito
Par Ambroise Garel
Alors que les portes du CES 2023 viennent de se refermer à Las Vegas, arrive l’heure du bilan. Que retenir cette année du grand concours Lépine mondial de la tech ? Quelles inventions a-t-on pu y découvrir qui bientôt vont changer nos vies ? Et, plus important encore, quelles inventions françaises ?
En ce qui me concerne, aucun doute, s’il ne fallait n’en retenir qu’une, ce serait le U-Scan de la start-up française Withings. Il s’agit d’un petit appareil qui doit être fixé à la cuvette des toilettes, « de façon à ce qu'il soit dedans », précise l’article de L’Usine Digitale qui nous prend vraiment pour des abrutis. Lorsqu’il détecte la présence d’urine (qu’il ne confond pas avec « le liquide externe » afin de « prélever uniquement ce qui est nécessaire », décidément j’adore cet article), le gadget active une petite pompe afin de boire notre pisse ou, pour le dire avec les mots plus choisis de Withings, de « démarrer l'acheminement fluidique d'un échantillon ». L’appareil réalise ensuite une analyse de l’urine, puis l’envoie sur le smartphone de son propriétaire, où la notification apparaîtra entre un mail de son patron et un message Whatsapp de sa mère.
« Mais s’il y a d’autres gens chez moi ? Je vais recevoir une notification à chaque fois qu’un des invités de ma soirée va aux toilettes ? Je n’ai pas envie de connaître le niveau d’hydratation et de nutrition (ainsi que la phase du cycle menstruel, si la cartouche optionnelle U-Scan Cycle Sync a été installée) de tous mes amis ! » Rassurez-vous, Withings a pensé à tout. U-Scan est en effet capable de s’assurer que c’est bien vous qui êtes en train de lui faire pipi dessus et non pas un inconnu de passage, cela grâce à son capteur radar qui lui permet « d’identifier la signature du jet d'urine propre à un individu » en analysant sa vitesse, sa distance et sa dispersion. Technologie dont on espère qu’elle aura bientôt supplanté l’analyse des rétines et des empreintes digitales en matière d’identification biométrique, car ce serait quand même plus rigolo.
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Le triste monde tragique de la technologie
Notre revue de presse de la tech déchaînée, par Ambroise Garel
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TheGuardian.com. Nos startups peuvent bien faire les malines à prétendre qu’elles vont disrupter le monde avec leurs machines à analyser le pipi (voir édito), elles n’arrivent pas à la cheville des cartels de narcotrafiquants mexicains. Ces derniers, cherchant sans doute à diversifier leurs sources de revenus, ont mis en place des antennes Wi-Fi pirates, que les habitants du Michoacán pouvaient utiliser pour se connecter à Internet en échange d’environ 25 dollars par mois. Une somme bien supérieure à la moyenne locale, mais que les habitants ont toutefois accepté de payer car (astuce !) les trafiquants menaçaient de mort les récalcitrants. Malheureusement, la police a mis un terme à ce petit manège et confisqué tout le matériel. Une preuve supplémentaire que l’État n’a jamais aimé les entrepreneurs audacieux.
Wired.me. Le jour où, devenu un vieillard chenu et cacochyme, je me retirerai du monde pour écrire ma Grande Histoire de la Tech, je diviserai cette dernière en deux époques. L’époque « Star Trek », où les ingénieurs essayaient de copier tous les trucs cools de la série de Gene Roddenberry pour rendre le monde meilleur, puis l’époque « Torment Nexus », où ils se sont mis à créer les pires dispositifs imaginés par les auteurs de dystopies pour rendre le monde invivable. Cette semaine, c’est l’Université de Chicago qui s’y colle, avec une IA capable d’analyser un quartier pour y prédire les crimes avant qu’ils ne soient commis. Voilà, comme dans Minority Report, et très certainement sans aucun biais contre les pauvres et les noirs, car ce n’est pas du tout le genre des IA.
SCMP.com. Pour la première fois, un roman presque entièrement écrit par IA a gagné un prix littéraire. Land of Memories, « écrit » par Shen Yang, professeur de journalisme à l’université Tsinghua de Pékin, a remporté la compétition de récits de science-fiction organisée par l’université. Selon Fu Ruchu, directrice d’une maison d’édition mais surtout reine de la punchline cruelle, il était difficile de deviner que le roman de Shen Yang était une création IA car « les auteurs de SF prêtent généralement plus attention aux idées qu’au style ». Bravo madame, il faut oser dire les choses. Cela dit, SF ou pas, je reste à peu près certain que si on me donnait dix romans écrits en chinois, je serais incapable de deviner lequel a été rédigé par une IA.
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Les bons plans matos
Par Furolith
Logitech Streamcam (110 €). Une webcam « pour créateur » qui peut rendre tout autant de services au télétravailleur : un 1080p/60 Hz très fluide, une image très correcte en basse lumière et un suivi du visage efficace.
Elgato Facecam Pro (350 €). Pour les apprentis streameurs qui veulent passer au niveau supérieur, la Facecam Pro est ce qui se fait de mieux en matière de webcam : outre sa définition 4K/60 Hz et son angle de prise de vue extrêmement large, elle offre des performances en basse lumière de tout premier ordre. Pour avoir mieux, il faudra passer à un appareil photo reflex ou hybride.
La semaine du jeu vidéo
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En partenariat avec Canard PC : magazine, site web, chaînes Twitch et YouTube.
Notre sélection d’articles, par Ambroise Garel
L’article gratuit de la semaine : Slay the Princess
Il y a les jeux où l’on sauve la princesse. Il y a ceux où la princesse se sauve elle-même, plus rares. Ceux où elle sauve le prince, encore plus inhabituels. Et puis il y a Slay the Princess, dans lequel on doit tuer la princesse qui, paraît-il, est maléfique. À moins qu’elle ne le soit pas. Ou peut-être que c’est nous, qui sommes maléfiques. Ou bien personne. Ou peut-être que le jeu, finalement, se moque de ces histoires de princes et de princesses et cherche uniquement à nous rendre fous.
Et aussi :
Les bons plans Gamesplanet
Notre sélection jeux vidéo, par Ambroise Garel
The Sinking City. Jouer à un chouette jeu, c’est bien. Jouer à un chouette jeu qu’on a acheté pas cher du tout, c’est encore mieux. Mais alors jouer à un chouette jeu qu’on a acheté pas cher en faisant en plus une bonne action, c’est la totale. Excellente raison de vous jeter sur The Sinking City, excellent jeu d’action-enquête lovecraftien dont les développeurs viennent de récupérer les droits au terme d’une longue bataille avec leur éditeur. 12 € (-70 %) jusqu’au 22/01.
Et aussi :
Shadow Gambit: The Cursed Crew. 25,99 € (-35 %), jusqu’au 21/01
Street Fighter 6. 35,99 € (-40 %), jusqu’au 21/01
Avatar: Frontiers of Pandora. 47,99 € (-31 %), jusqu’au 21/01
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