Le roi IA est nu
Chatbots russes qui se font hacker, paranoïa militaire sur TikTok et jeux à -86%
Édito
Par Ambroise Garel
L’actualité française nous a récemment donné une nouvelle preuve de cette vérité éternelle : se payer la tronche des gens peut fonctionner un moment mais, un jour ou l’autre, cela finit par se voir. Les promoteurs de l’IA devraient le garder à l’esprit. Non pas que leurs arguments aient beaucoup changé. Toute personne qui suit un peu les zinzinades de la Silicon Valley les connaît par cœur. Mais ils prennent chaque jour davantage le côté désespéré qu’on associe d’habitude aux promesses des rebouteux.
Tandis que les besoins en électricité de l’IA n’en finissent pas de croître, à tel point que ses partisans eux-mêmes affirment qu’il faudra plus ou moins maîtriser la fusion froide pour espérer continuer longtemps cette couillonnade (sans même parler de la catastrophe écologique que cela représente, ils n’en sont pas là), le besoin de convaincre l’opinion — et les investisseurs — que l’IA constitue une révolution qui mérite qu’on y consacre autant de moyens devient de plus en plus urgent.
Pour ce faire, certains, comme Ilya Sutskever, co-fondateur d’OpenAI, choisissent de tout miser sur la promesse que, d’ici quelques années, leur autocomplete amélioré sera devenu une super-intelligence digne d’un roman de Philip K. Dick. D’autres, plus modestement, affirment que la prochaine version de GPT aura « l’intelligence d’une personne avec un doctorat ». Argument à peu près aussi stupide que le premier puisque qu’il ignore lui aussi que les LLM ne sont pas et ne seront jamais « intelligents » — ils se contentent de prédire un résultat probable à partir du corpus sur lequel on les a entraînés.
Mais au-delà de la pure propagande marketing, ces promesses disent beaucoup de l’idée que les gens de la tech se font de l’intelligence. Une vision très aberkanesque dans sa bêtise, qui suppose qu’elle est linéaire, quantifiable et que son unité de mesure est le doctorat (hypothèse qui semblera particulièrement hasardeuse à toute personne à qui il arrive de fréquenter des docteurs — j’en ai connu un, normalien qui plus est, incapable de lacer ses chaussures). Corollaire d’une telle conviction, toute activité ou motivation humaine qui n’est pas alignée avec celles de ces machines nécessairement supérieures (et de leurs bâtisseurs qui le sont également) est donc nécessairement jugée stupide, pour ne pas dire inutile. Ce genre de mépris ne va pas aider l’IA à se faire des amis auprès de ses utilisateurs. Et ne plaidera pas en sa faveur le jour où les Texans devront choisir entre climatisation et datacenters.
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Le triste monde tragique de la technologie
Notre revue de presse de la tech déchaînée, par Ambroise Garel
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BSky.app. Semaine difficile pour les chatbots russes. Les pauvres bêtes, après être tombées en panne parce qu’un type dans un bureau à Moscou a oublié de leur racheter des crédits, ont repris leur petit travail de désinformation, tout ça pour que des petits malins s’amusent à les “prompt hacker” pour leur faire générer des recettes de tartes aux fraises. De quoi donner envie de revenir à l’espionnage et aux opérations d’influence à l’ancienne, moins sensibles à ce genre de failles : William Fisher a en effet toujours refusé de livrer aux américains sa recette de tarte aux fraises, même après son arrestation par le FBI.
Axios.com. Par ailleurs, on se demande bien pourquoi le FSB se fatigue à claquer des roubles pour faire tourner ses propres chatbots quand les plus grands modèles de langage diffusent sa propagande pour pas un rond. D’après NewsGuard, ChatGPT, Meta AI, Copilot et consorts auraient tendance à présenter comme des faits toutes les contre-vérités essaimées sur la toile par les propagandistes russes. Ce qui n’a en soi rien de très étonnant, les LLM étant, à l’instar de tonton Roger quand il regarde CNews, totalement incapables de distinguer les informations vérifiables des mensonges grossiers.
TheGuardian.com. Mais la bêtise de l’IA n’est pas toujours une mauvaise nouvelle. Par exemple, si vous redoutiez que votre poste soit bientôt confié à une machine, vous serez heureux d’apprendre que même les humbles employés de fast-food n’ont pas pu être automatisés. Ainsi, vexé comme un pou après que des internautes ont échangé des vidéos hilarantes de commandes prises n’importe comment (notamment deux filles qui ont failli finir ensevelies sous des centaines de nuggets), McDonald’s a décidé de retirer les bornes de commande automatiques de ses McDrive.
Les bons plans matos
Par Furolith
Souris sans fil Razer Viper V3 Pro (180 €). Lancée il y a quelques semaines, la Viper V3 Pro est tout simplement la meilleure souris pour jeu de tir existante, pour sa précision et sa réactivité inégalées. Forcément ça se paye, mais on en a pour son argent.
Logitech G Pro X Superlight 1 (100 €). La Superlight a beau avoir été remplacée l’an dernier par la Superlight 2, elle reste une excellente souris de jeu compétitif, dont les performances ne sont pas si loin derrière celles de la Viper. Son seul véritable défaut : le connecteur de recharge au format micro-USB, un peu suranné, plutôt qu’USB-C.
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La semaine du jeu vidéo
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En partenariat avec Canard PC : magazine, site web, chaînes Twitch et YouTube.
Notre sélection d’articles, par Ambroise Garel
L’article gratuit de la semaine : Workers & Resources: Soviet Republic. À quoi bon vous répéter une fois de plus qu’on n’a pas fait exprès, personne ne nous croit de toute façon. Et pourtant je vous jure, c’est un pur hasard si, deux jours après que Canard PC a signé la pétition du Stream Populaire, il publiait ce test à la gloire de Workers & Resources: Soviet Republic sous-titré « Comme quoi le socialisme, ça peut marcher ». L’article avait été écrit avant, c’est une pure coïncidence, j’en fais le serment, promis juré craché. Ah, vous voyez, vous ne me croyez pas.
Et aussi :
À venir : Assassin’s Creed: Shadows
À venir : Stalker 2
Je vis des hauts et des bas : quand les jeux deviennent des capsules temporelles
Les bons plans Gamesplanet
Notre sélection jeux vidéo, par Ambroise Garel
The Wolf Among Us. The Wolf Among Us est un jeu d’enquête néo-noir qui se déroule dans un monde où les personnages des contes de fées vivent à New York sous une identité d’emprunt. Un pitch qualifié par la critique de brillant et d’original, ce qui prouve bien que ces gens-là n’ont jamais croisé ma voisine du dessous, qui n’essaye même pas de cacher qu’elle est Baba Yaga. 5,25 € (-65 %) jusqu’au 30/06.
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Mais aussi :
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