Le Portrait de Dorian Zuckerberg
Une IA qui nous recommande de boire de l'urine et une autre IA qui fouille notre caca, mais des jeux à -75%
Édito
Par Ambroise Garel
J’ai une théorie. Une théorie qui risque de heurter les plus frileuses et frileux d’entre vous, qui n’ont pas l’habitude des analyses journalistiques qui reposent sur la magie noire, mais tant pis, je vous la soumets quand même. C’est à propos de Mark Zuckerberg, homme au sujet duquel, je vous l’accorde, existent déjà plusieurs théories étranges.
Tout part de cette photo où Zuckerberg arbore une jolie barbe, qui lui a valu, excusez du peu, d’être qualifié de « beau gosse » par Madame Figaro et a poussé le tabloïd New York Post à se demander si les hommes avec une barbe sont plus sexy (ce à quoi des spécialistes ont répondu très sérieusement que « oui mais tant que la barbe ne fait pas trop peur », me faisant du même coup relativiser la vacuité de mes propres théories sur l’ami Mark, mais je digresse). Voici donc mon hypothèse : plus Mark Zuckerberg devient humain, par exemple en développant une pilosité faciale qui atténue sa ressemblance avec Data et H.P. Lovecraft, plus Facebook perd en humanité, par un effet de vases communicants, comme s’il drainait la force vitale de ses utilisateurs pour s’en nourrir.
On s’est (à raison) beaucoup moqué du métavers, mais à cette époque, Zuckerberg (dont l’apparence se réduisait à un modèle 3D basse définition dépourvu de jambes une image sur deux) rêvait encore d’un monde virtuel global, utopie qui aurait relié quasi physiquement les habitants de tous les continents. Alors qu’aujourd’hui, tandis que le visage de Mark se couvre de poils, Facebook devient de plus en plus une machine vide, bardée d’assistants IA qui poussent les utilisateurs, ou ce qu’il en reste, à générer du contenu (vignettes, bientôt images) avec lequel ils pourront encore davantage encombrer la poubelle à IA générative qu’est devenu le réseau.
La situation est arrivée à un point tel que Facebook a été décrit par le toujours excellent 404 Media comme le premier site internet zombie : un site pas vraiment mort (au sens où certains redoutent « l’Internet mort », un réseau qui ne serait plus peuplé que de bots parlant à d’autres bots), mais un amas de contenus pourris voire franchement malsains générés de façon à provoquer clics et likes mécaniques d’utilisateurs humains autant que de bots, voire de comptes humains abandonnés puis squattés par des bots. Une vaste confusion où plus personne, des utilisateurs piégés par l’IA (ou prenant de vraies photos pour de l’IA) aux observateurs qui essayent d’y comprendre quelque chose, n’est capable de distinguer le vrai du faux. Un flux continu de bouillie visant uniquement à générer des vues et des revenus publicitaires. Un réseau social qui n’a plus rien de social, royaume en ruine sur lequel Zuckerberg trône en riant dans sa barbe.
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Le triste monde tragique de la technologie
Notre revue de presse de la tech déchaînée, par Ambroise Garel
ヽ( `д´*)ノ
IBTimes.co.uk. « L’humanité détruit la terre et je vais l’en empêcher », « les Russes on bien fait d’envahir l’Ukraine » ou encore « je ferais n’importe quoi pour Poutine ». Voilà quelques-unes des phrases que les AI girlfriends de la société Revoo Teknoloji Limited ont récemment susurrées à l’oreille de leurs compagnons humains. Lesquels ont été si choqués qu’ils ont réclamé des excuses à l’entreprise, alors qu’ils auraient mieux fait de s’en enorgueillir : Revoo Teknoloji a en effet prouvé que, loin d’être une solution de facilité pour losers qui ne veulent pas se coltiner les aspérités d’une relation réelle, les AI girlfriends constituent à l’inverse une difficulté supplémentaire. À tout prendre, il est en effet préférable de s’engueuler au sujet de la vaisselle avec son conjoint plutôt que de l’entendre chanter les louanges d’un dictateur.
Axios.com. Il y a un mois, je vous disais que, contrairement à ce qu’on nous répète partout pour nous en convaincre, l’IA ne servait pour le moment pas à grand-chose, ce à quoi des gens bien intentionnés m’ont répondu que « meuh non euh nanana » (je paraphrase). Eh bien, comme vous l’apprendra cet article qui évoque également le problème brûlant de la surpopulation de castors en Amérique du Nord au XIXe siècle, je ne suis pas le seul à le penser.
Twitter.com. Depuis le temps que je cherchais l’occasion de poster un tweet de dril dans cette newsletter, elle devait finir par arriver. Je suis donc heureux de vous annoncer par la présente que c’est dril qui a découvert que la « recherche générative » de Google, lorsqu’on lui demande un conseil pour se débarrasser de calculs rénaux, vous recommande de boire deux litres d’urine par jour.
FranceTVInfo.fr. Récemment, en lisant Number Go Up, l’incroyable bouquin du bien nommé Zeke Faux sur la bulle de la crypto, je me demandais comment des gens avaient pu être assez naïfs pour tomber dans les énormes panneaux, sur lesquels étaient écrits en lettres de feu les mots « pyramide de Ponzi », de FTX et du Bored Ape Yacht Club. Puis j’ai découvert cette enquête de France Info démontant les promesses de Flying Whales, la startup qui nous vend depuis des années le retour des dirigeables mais n’a toujours pas produit un seul ballon. Et j’ai réalisé que malgré les red flags qui s’accumulaient par milliers, pas un seul instant je n’avais imaginé qu’il pouvait s’agir d’une arnaque, tout ça parce que j’avais envie d’y croire et de revoir des zeppelins dans le ciel. Preuve que, comme nous l’explique Christophe-Henri Cioran dans le dernier numéro d’Investir, pour être un bon businessman il ne faut jamais croire en rien.
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Les bons plans matos
Par Furolith
Manette Nintendo Switch Pro (53 €). Nintendo a certes commencé à évoquer officiellement (enfin) la console qui succèdera bientôt à la Switch, mais les accessoires de cette dernière seront a priori compatibles avec sa descendante, donc pourquoi ne pas s'équiper maintenant. Habituellement proposée à des prix excessifs (entre 70 et 80 €), l'excellente manette Switch Pro est affichée à bon prix en ce moment par Amazon — et peut aussi être utilisée sur PC moyennant l'utilisation d'une interface telle que Steam Input.
Manette Xbox sans fil (50 €). Classique incontournable, la manette Xbox est ici proposée à un prix équivalent, qui plus est dans un coloris rose un poil plus vivant que le noir qui habille sempiternellement les objets de ce genre.
Les liens ajoutés à cette sélection peuvent nous valoir une commission.
La semaine du jeu vidéo
(◞‸◟;)
En partenariat avec Canard PC : magazine, site web, chaînes Twitch et YouTube.
Notre sélection d’articles, par Ambroise Garel
L’article gratuit de la semaine : Licenciements dans l’industrie : ce qu’en disent les concernés. Depuis un an, l’industrie du jeu vidéo ne fait pas la fière. Il faut dire qu’entre la chute de CA qui a suivi la fin des confinements et la remontée des taux d’intérêt, la bamboche s’est achevée assez brusquement. Depuis, chaque article de Bloomberg aligne des histogrammes terrifiants où s’empilent strate après strate de plans sociaux. Mais derrière les statistiques, il y a des êtres humains, directement victimes de cette crise, que nous sommes allés rencontrer.
Et aussi :
À venir : Frostpunk 2
Test : Children of the Sun
Test : Content Warning
Les bons plans Gamesplanet
Notre sélection jeux vidéo, par Ambroise Garel
Surviving Mars. Survivre à Mars. Oh que voilà un noble objectif, plutôt accessible par ailleurs, puisque pour ne pas risquer de mourir sur la planète rouge il suffit de ne pas y aller. Une solution si évidente qu’on se demande pourquoi Elon Musk n’y a jamais pensé. Mais si vraiment vous devez vous y rendre, difficile de faire un meilleur choix que Surviving Mars, dans lequel vous pourrez bâtir une ville sur Mars, ce qui est toujours chouette quand on doit y passer un bout de temps. 7,50 € (-75 %) jusqu’au 13/05
Le code promo « PRINTEMPS » permet d’obtenir une réduction supplémentaire sur tout le catalogue Gamesplanet.
Et aussi :
Balatro. 11 € (-21 %) jusqu’au 09/05
Total War: Pharaoh. 31 € (-22 %) jusqu’au 14/05
Banishers: Ghosts of New Eden. 37,49 € (-25 %) jusqu’au 07/05
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➫ In tech we trust : Un trans(humanisme) peut en cacher un autre
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