L'IA peut-elle apprendre à oublier ?
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Édito
Par Ambroise Garel
Ce qui est bien quand on a la chance de vivre dans une époque intéressante, c’est qu’on est surpris chaque matin par des catastrophes auxquelles on n’avait pas pensé. Non pas la présidentielle américaine, dont je ne connais pas encore les résultats à l’heure où j’écris ces lignes (et vous probablement pas non plus, vu les semaines de recomptage qui nous attendent), mais une petite question toute bête : comment, dans l’Internet-par-IA-du-futur qui est le nôtre, faire exercer le droit à l’oubli ?
On le sait, les LLM passent leurs journées à cramer notre électricité et à boire notre eau pour apprendre des quantités monstrueuses de données, qu’ils recrachent lorsqu’on utilise un chatbot, ou un moteur de recherche IA. Parmi ces données se trouvent peut-être des informations privées, périmées ou diffamatoires à votre sujet. Jusqu’ici, il était possible — quoique très difficile, Internet n’oubliant jamais totalement — de demander leur suppression.
Dans un Internet turbinant à l’IA, c’est une autre affaire, les données personnelles ingérées par les LLM rejoignant des milliards d’autres dans une immense mélasse d’où il est impossible de les sortir, tout comme il serait illusoire d’espérer sortir de votre corps les microplastiques dont il est farci. Espérons qu’au moins, lorsque Internet sera bousillé sans espoir de retour, cela donnera naissance à d’aussi bons mèmes.
PS : Je profite d’avoir un peu de place pour répondre ici à celles et ceux qui me posent la question depuis l’édito de la rentrée. Oui, Christophe Barbier a vraiment dit ça.
COPINAGE
Souhaitant conserver sa réputation dans les hautes sphères journalistiques, Le Pavé numérique s'attache à ne recommander que des publications à la déontologie irréprochable. Bref, tout le contraire de la newsletter #Règle30, sous-titrée « Il n'y a pas de femmes sur Internet », affirmation profondément mensongère puisqu'il y en a au moins une : Lucie Ronfaut, qui rédige chaque semaine cette newsletter proposée par Numerama. Je vais pourtant faire une exception à cette règle en vous encourageant à vous y abonner séance tenante. Parce qu'une newsletter explorant avec un angle féministe l'actualité de la tech — dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle est rarement abordée ainsi — est une chose précieuse, parce qu'il n'y a aucune raison que le Pavé soit seul dans votre boîte mail le mercredi et parce que vous avez impérativement besoin de savoir pourquoi l'automne est la saison de l’IA par excellence. Mais surtout parce que #Règle30 est fort bien écrite, ce qui est aussi rare qu’admirable.
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Le triste monde tragique de la technologie
Notre revue de presse de la tech déchaînée, par Ambroise Garel
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Gizmodo.com. Vous avez peut-être déjà vu, sur X, Instagram ou ailleurs, l’une de ces étranges publicités qui puent l’arnaque à dix kilomètres, où un deepfake raté d’Elon Musk nous incite à investir massivement dans un shitcoin quelconque. Et vous vous êtes sans doute demandé « mais qui peut être assez stupide pour claquer ses économies dans un attrape-couillon pareil ? ». Eh bien beaucoup de gens, en fait. Ce qui n’est pas si étonnant quand on sait que les fans de Musk sont plus ou moins les mêmes que ceux qui claquent des milliers d’euros dans de la protéine en poudre « virilisante » vendue par des influenceurs mascus.
Liberation.fr. Ça semble incroyable, mais en 2024 des marques continuent d’organiser des concours où elles demandent leur avis aux internautes sans se douter que cela va nécessairement finir en Boaty McBoatface. Ainsi de la marque de chips Brets, qui a demandé à Internet quel devrait être son prochain parfum, et s’est vu suggérer de fabriquer des chips à l’essence. Pire, bien décidée à commettre toutes les erreurs du community manager débutant de 2015, Brets a mis ce fiasco sur le dos d’un mystérieux stagiaire qui aurait organisé le concours dans le dos des responsables. L’excuse du stagiaire. En 2024. Monsieur Brets, voyons.
Usine-Digitale.fr. J’ai des théories idiosyncratiques sur beaucoup de sujets, notamment sur les régimes totalitaires. Par exemple, je pense que John Ganz a tout à fait raison quand il explique que le fascisme, psychologiquement parlant, est le fruit de l’alliance du creep et du jock. Et je suis convaincu depuis toujours que la différence entre un régime libéral et un régime autoritaire est que ce dernier, par essence, fait semblant (et finit par s’énerver et tuer tout le monde quand on ne le prend pas au sérieux, mais c’est un autre sujet). La Russie vient d’en apporter une nouvelle preuve en infligeant à Google une amende gargantuesque de 2×1033 roubles pour avoir bloqué le contenu de médias russes. Sanction qui ne sera bien sûr jamais appliquée, non seulement parce qu’aucune autorité n’en est capable mais aussi parce que la somme dépasse la quantité d’argent actuellement en circulation sur terre.
Les bons plans matos
Par Furolith
Casque VR Meta Quest 3 128 Go reconditionné (420 €). Non, la réalité virtuelle n’est pas (encore) enterrée, elle vit même un automne 2024 plutôt engageant avec les sorties de gros jeux tels que Batman: Arkham Shadow et Metro Awakening. Le Meta Quest 3, sorti il y a un an, est le casque de référence du marché : un casque autonome puissant, confortable et moderne. Le modèle à 128 Go de stockage, dont la production a désormais été stoppée par Meta en faveur de la variante 512 Go, peut encore se trouver en reconditionné à un prix extrêmement compétitif.
Meta Quest 3S 128 Go (330 €). Encore un peu plus abordable, le tout récent Meta Quest 3S combine l’électronique et la puissance du Quest 3, et le corps d’un Quest 2. Ses écrans et optiques sont donc d’un peu moins bonne qualité, et quelques autres sacrifices sont faits sur le confort. Il reste cependant un casque tout à fait agréable à utiliser et une excellente porte d’entrée vers la VR.
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La semaine du jeu vidéo
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Notre sélection d’articles
L’article gratuit de la semaine : À venir — Squadron 42
Et aussi :
À venir : Crimson Desert
Interview : Molly Heady-Carroll, consultante en monstres
Les bons plans GamesPlanet
Notre sélection jeux vidéo
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Quelques suggestions :
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Le contenu de la semaine
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